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Aude-E. Fleurant : « Une façon de pérenniser l’activité industrielle de défense consiste à trouver des débouchés à l’exportation »

Depuis 1950, le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) contribue à la transparence en matière de livraisons internationales d’armes en mettant annuellement à jour une des bases de données les plus complètes et reconnues sur ce sujet. À l’occasion de la publication cette semaine des données relatives à 2015, Yannick Quéau a interrogé Aude-Emmanuelle Fleurant, directrice du programme armements et dépenses militaires du SIPRI et par ailleurs collaboratrice d’OSINTPOL. La base de données est accessible en source ouverte sur le site du SIPRI. Le document d’analyse (en anglais) faisant ressortir les éléments essentiels peut être consulté en cliquant sur l’image ci-contre.

 

Il semble que la tendance à la hausse des livraisons d’armes observée depuis 2003 se poursuive encore. Quelles sont les principales caractéristiques de ce cycle ?

Figure 1. Évolution des transferts internationaux des systèmes d’armes majeurs, 1950–2015 (SIPRI TIV[1])

Source : SIPRI, 2016

Il est intéressant de noter en premier lieu que l’évolution des transferts d’armes des douze dernières années ne concorde pas parfaitement avec le cycle des dépenses militaires mondiales. On observe en effet une hausse simultanée des dépenses et des transferts de 2003 à 2011, mais à partir de 2011 les trajectoires se séparent. Cela reflète le fait que les impacts de la crise se sont d’abord faits sentir dans les grands pays industrialisés, qui sont ceux qui affichent les budgets de défense les plus élevés. Cependant, ce sont aussi ceux qui disposent de capacités de production nationale significative, ce qui fait que la baisse de leurs dépenses a davantage affecté les chiffres d’affaires des producteurs nationaux, comme le montrent les résultats annuels présentés dans le Top 100 du SIPRI[2]. Dans d’autres régions du monde, où l’importation est la principale source d’acquisition de matériel de guerre, la croissance économique a été moins immédiatement affectée par la crise et les principaux projets d’achat d’armements formulés il y a quelques années ont continué à cheminer.

Dans ce contexte, une première grande caractéristique de l’évolution des transferts d’armes des dix dernières années est attribuable à ces pays qu’on a qualifiés de  « grands émergents » (Brésil et Inde, notamment), qui ont utilisé l’importation d’armements pour accélérer le développement de capacités de production nationale d’équipements de défense.

En effet, les grands contrats internationaux d’armements comportent souvent des compensations industrielles engageant, dans certains cas, l’entreprise sélectionnée à produire des biens dans le pays récipiendaire ainsi qu’a y transférer technologies et savoir-faire dans le but d’accélérer le processus d’acquisition de compétences et de capacités. Ces programmes exigent de l’importateur des investissements significatifs et de longs termes, et ont soutenu une croissance de leurs dépenses militaires qui s’est poursuivie au-delà de la crise économique et qui a, jusque dans une certaine mesure, tempéré la chute des budgets de défense un peu partout dans le monde.

Une seconde grande caractéristique est la montée en puissance de la Chine dans le classement des principaux exportateurs. Depuis plusieurs années, la Chine développe son industrie militaire et cherche à se positionner comme fournisseur dans le marché international. C’est le signe d’un certain niveau de maturation de sa base industrielle et technologique de défense, mais surtout de sa volonté à tisser des relations de défense et de sécurité dans ce marché avec les États asiatiques, qui sont les principaux récipiendaires de ses exportations.

Enfin, une troisième caractéristique est la perception, dans plusieurs régions du monde, d’une détérioration de l’environnement sécuritaire, ce qui mène des États à vouloir acquérir certains types d’armements via l’importation. Cela est vrai en Asie du Sud-Est où des désaccords concernant la souveraineté sur certaines portions de la mer de Chine ont eu tendance à se durcir et mènent plusieurs pays de la zone à vouloir se doter de sous-marins, de navires de surface de gros tonnages, de systèmes de défense côtière, etc. C’est également le cas au Moyen-Orient, où plusieurs guerres sont en cours (en Syrie et au Yémen, notamment). Enfin, c’est le cas aussi pour les pays d’Europe de l’Est et du Nord, qui sont inquiets des intentions de la Russie en ce qui concerne ses frontières avec l’Union européenne.

Quels sont les principaux exportateurs et quelles sont les logiques guidant leur action ?

Tableau 1. Les 10 plus importants exportateurs de systèmes d’armes majeurs et leurs principaux clients, 2011–2015

Source : SIPRI, 2016

Les pays affichant les plus importantes exportations sont ceux qui disposent des industries de défense les plus avancées. En conséquence, ils sont en mesure d’offrir une panoplie diversifiée d’armements parfois sophistiqués et donc coûteux. On parle ici des principaux États producteurs d’armements (États-Unis, Russie, France, Italie, Chine, Allemagne et Royaume-Uni). Les motivations soutenant les transferts d’armes internationaux de ces États sont diversifiées et peuvent changer selon les circonstances, mais il est tout de même possible de les regrouper en deux grands ensembles.

Le premier est celui de la création de partenariats et/ou le renforcement des alliances avec d’autres pays dans des régions où l’on souhaite maintenir une présence militaire et diplomatique. Par exemple, les États-Unis font de la « construction » des capacités militaires de leurs partenaires et de leurs alliés un enjeu de leur politique de défense et de sécurité[3].

Le second ensemble concerne le maintien des capacités nationales de production d’armements. Les coûts liés au développement et à la fabrication des systèmes d’armes sont très élevés et ces derniers croissant rapidement lorsqu’il s’agit de produire et de mettre en service une nouvelle génération d’armements. Le cas du F-35, considéré comme le programme d’armement le plus coûteux de tous les temps, est parlant sur ce phénomène d’inflation bien connu des économistes de défense.

Comme le ministère de Défense nationale est le principal client de l’industrie localisée sur le territoire, une fois les équipements en phase de production, l’absence de nouvelles commandes peut remettre en cause la survie de la ligne de production. Ainsi, en dépit des risques que cela représente, une façon de pérenniser l’activité industrielle de défense consiste à trouver des débouchés à l’exportation. Cette observation s’applique davantage aux producteurs européens, dont les marchés nationaux sont plus restreints, comme le Royaume-Uni et la France.

Derrière les États-Unis et toujours devant la Chine, la Russie reste un acteur majeur du domaine, mais la part du marché indien dans ses exportations d’armes ne constitue-t-elle pas une vulnérabilité ?

Que ce soit pour la défense ou pour tout autre marché, être dépendant d’un seul client constitue toujours un risque pour un fournisseur et cela se vérifie aussi dans le marché de l’armement. D’ailleurs, on observe depuis quelques années un effort accru de la part des États-Unis pour devenir un fournisseur de l’Inde, avec quelques succès, mais sans avoir significativement changé la donne. Le marché indien est aussi considéré difficile et risqué, car reconnu pour poser d’importantes embûches administratives, pour avoir une politique de compensations particulièrement lourde et bureaucratisée ainsi que pour des délais importants et des revirements de décisions fréquents en ce qui concerne la sélection d’un fournisseur pour un programme majeur.

Cela dit, de manière plus structurelle, les grandes caractéristiques du marché de la défense font en sorte que les relations fournisseurs-clients, une fois établies, changent lentement. Les efforts significatifs déployés par les Américains et les pays ouest-européens pour conquérir des parts de marché indien dans le contexte d’une importante hausse des acquisitions ont livré quelques résultats, mais sans véritablement changer la donne.

L’Inde transige avec la Russie depuis son indépendance et Moscou reste son principal fournisseur d’armement. New Delhi a l’habitude des équipements et méthodes proposées par les Russes et inversement, les Russes sont aussi habitués à naviguer un marché indien complexe. L’accroissement de la concurrence joue cependant à l’avantage de l’Inde dans la mesure où elle peut faire baisser le prix ou favoriser des offres comprenant davantage de compensations.

Et en ce qui concerne les principaux importateurs ; qui sont-ils et quels sont les moteurs respectifs de leurs programmes d’achats d’armes ?

Tableau 2. Les 10 plus importants importateurs de systèmes d’armes majeurs et leurs principaux fournisseurs, 2011–2015

Source : SIPRI, 2016

Comme c’est le cas pour les grands exportateurs, les motivations soutenant les importations sont assez diversifiées. Compte tenu de l’ampleur des ressources qui sont consacrées à de nouveaux achats d’armements par un État, les importations couvrent simultanément plusieurs de ces motivations.

Dans certains cas, une menace ou la perception d’une menace croissante mènera les États d’une région à vouloir acquérir des armes en vue de protéger leurs territoires et leurs intérêts éventuellement en ripostant à des marques d’hostilité ou en dissuadant l’acteur à l’origine de la menace d’agir, par exemple. C’est un peu ce qui se passe depuis quelques années en Asie de l’Est, à tel point que plusieurs observateurs parlent de courses aux armements. Dans un tel environnement, ces pays cherchent aussi à nouer des partenariats de défense avec les pays fournisseurs, qui sont souvent des puissances militaires majeures, les États-Unis restant ici incontournables.

Une autre motivation centrale de l’importation, et l’une des caractéristiques majeures des dix à douze dernières années est la mise sur pied par plusieurs pays de projets visant à construire une industrie de défense nationale ou à lui faire faire un bond qualitatif. Dans plusieurs régions du monde, la croissance des années 2000 a permis à des États comme le Brésil, de lancer de vastes projets d’industrialisation militaire en mettant sur pied plusieurs programmes importants accompagnés de demandes de compensations facilitant l’implantation de capacités de production nationale chez l’importateur. La Russie, cherchant à améliorer certaines capacités spécifiques suite notamment à la guerre avec la Géorgie, a agit de manière similaire en ciblant, par exemple, les systèmes électroniques de commandement et de contrôle (c’était là un des enjeux du contrat des Mistral[4]).

Enfin, certains pays se classent parmi les principaux importateurs, car ils n’ont pas de capacités de production d’armements significatives, ne souhaitent pas en acquérir et doivent renouveler des équipements arrivés en fin de vie, ce qui tend à les faire grimper dans le classement. Par exemple, pour la période 2011-2015, c’est le cas de l’Australie, qui s’est engagée dans l’achat de F-35 et de F-18 Super Hornet, des plateformes coûteuses ayant une forte valeur stratégique.

Les parts de marché remportées par les Européens au Moyen-Orient font parfois parler d’un désengagement américain de la région. Les données du SIPRI tendent à relativiser cette analyse au moins en ce qui concerne les livraisons d’armes…

Les marchés d’armements au Moyen-Orient ont crû significativement au cours des dernières années, ce qui a eu pour effet de profiter à un plus grand nombre de fournisseurs, dont les Européens. Cela dit, comme le montrent les chiffres, la croissance relative de fournisseurs non américains ne signifie pas un désengagement des États-Unis de la région pour laquelle les États-Unis ont fourni 51 pour cent des armes entre 2006-2010. Elle reflète davantage la multiplication des programmes lancés, et possiblement la volonté de diversifier les sources d’approvisionnement. Il sera intéressant de voir si la tendance persiste dans un contexte de décroissance des PIB des pays de la zone due à la chute des prix du pétrole.

Si la région Asie-Pacifique reste marquée par d’importantes tensions, l’idée d’une course aux armements en Amérique du Sud semble avoir du plomb dans l’aile…

S’il y a une course aux armements en Amérique du Sud, elle est difficile à identifier empiriquement. Incontestablement, le Brésil domine les dépenses militaires régionales, et a noué des partenariats avec les pays de la zone tant pour la défense et la sécurité qu’en matière de coopération militaire et dans les programmes d’armements. Les tensions territoriales sont minimes et les achats des pays de la zone n’indiquent pas une volonté de concurrencer le Brésil sur le plan militaire. Cela ne ressemble pas vraiment à ce que l’on entend généralement par la notion de « course aux armements » qui suppose un climat de méfiance tel que les acteurs entrevoient la possibilité de régler leurs différends par la violence militaire.

Figure 2. Part des importations de systèmes d’armes majeurs par régions, entre 2006–2010 et entre 2011–2015, en pourcentage

Source : SIPRI, 2016

En ce qui concerne les systèmes d’armes, quelles sont les tendances ou les préoccupations des dernières années ?

Pour la période 2011 à 2015, le SIPRI a mis en évidence la croissance des exportations d’avions de combat classique et de drones de combat (555 en tout pour les cinq pour les avions de combat conventionnel), ainsi que de celles des sous-marins (16 au total pour la période).

Le choix de ces systèmes n’est pas anodin : il s’agit de deux catégories d’armements qui regroupent une valeur stratégique très élevée (capacité de projection de la force, furtivité, précision, force de frappe, etc.), et qui coûtent extrêmement cher. La croissance des livraisons est donc symptomatique de l’augmentation des dépenses d’acquisitions au cours des 10 dernières années dans plusieurs régions du monde, ainsi que des moyens que certains États souhaitent mettre en œuvre pour faire face à la situation sécuritaire régionale.

Figure 3. Pays importateurs de sous-marins, 2011–2015

Source : SIPRI, 2016

Au regard des tendances affectant les commandes enregistrées, quelles évolutions peut-on anticiper pour l’avenir ? On pense ici notamment à la France qui a déployé des efforts considérables pour vendre ses armes à l’export.

En 2016, il est extrêmement difficile d’anticiper les tendances qui caractériseront le marché à court terme pour deux raisons. La première est la baisse très importante des prix du pétrole, qui pourrait mener plusieurs États dépendants de ces revenus à revoir leurs projets d’importations d’armements. Ce pourrait être le cas de certains pays du Moyen-Orient, de l’Angola et du Venezuela, par exemple. La seconde raison entre en contradiction avec la première : il s’agit de la volatilité de l’environnement sécuritaire internationale et de perception d’une menace accrue dans plusieurs régions, qui a tendance à hausser les dépenses militaires ainsi que celles liées à l’acquisition et donc, à l’importation pour les pays qui ne produisent pas chez eux. Les choix les gouvernements feront face à ce dilemme ne sont pas très clairs à cette heure.

Figure 4. Évolution des exportations des principaux systèmes d’armes des 10 États exportateurs les plus importants entre 2006–2010 et 2011–2015 (SIPRI TIV)

Source : SIPRI, 2016

Continuer d’approvisionner en armes des États engagés dans des guerres soulève tout de même d’importantes questions sécuritaires, légales et éthiques, surtout qu’on parle aussi dans certains d’États peu soucieux du respect des droits humains.

Les transferts d’armes soulèvent régulièrement des questions épineuses pour les pays pourvoyeurs de matériel militaire ainsi que pour les citoyens et les citoyennes. En principe, les règles encadrant les transferts d’armes sont censées prendre en considération les risques pour les droits humains et pour la sécurité régionale, mais bien souvent, la raison d’État ou l’intérêt national sont évoqués pour justifier des transferts à des pays qui ont fait l’objet de critiques en matière de respect des droits humains ou qui sont en situation de guerre.

Par exemple, la France a évoqué le soutien du gouvernement égyptien d’Abdel Fattah al-Sissi à la lutte contre l’État islamiste, jugé dangereux pour la sécurité de l’Hexagone, pour justifier des ventes d’avions de combat et de navires de surface à un régime par ailleurs sévèrement critiqué pour ses infractions aux droits humains et le sort qu’il réserve à ses opposants politiques. L’Arabie Saoudite, à laquelle la Suède refuse de vendre des armes, fait aussi l’objet de discussions intenses dans d’autres pays (Allemagne, Canada par exemple). Son régime est régulièrement dénoncé par les organisations surveillant les infractions aux droits humains comme Amnistie internationale. C’est également un État en guerre au Yémen et un soutien à la rébellion contre Bachar el-Assad dans le conflit syrien.

Le fait que les pays récipiendaires et que les processus décisionnels des pays fournisseurs soient peu transparents quant aux motivations soutenant les décisions de transferts d’armes n’aide pas à tenir une discussion constructive sur ces enjeux. Néanmoins, il n’y a pas de fatalité en la matière, il faut que la société civile interpelle les gouvernants et les entreprises concernées pour porter le débat dans l’espace public. C’est aussi aux citoyens et aux citoyennes de faire savoir s’ils acceptent ou non que soient conclus en leur nom des contrats d’armements avec des régimes bafouant parfois gravement et de manière systématique les libertés fondamentales.

 

Aude-E. Fleurant, propos recueillis par Yannick Quéau

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Photographie : Busan, Corée du Sud, le 28 février 2008, le USS Nimitz (CVN 68), un porte-avion de la marine américaine, est amarré proche du sous-marin sud-coréen Sohn Won-il (SSK 072). Ce dernier est un Type 214 produit par la firme allemande Howaldtswerke-Deutsche Werft GmbH (HDW). En 2017, la marine sud-coréenne disposera de 9 de ces navires tous assemblés localement dans les installations de Hyundai Heavy Industries, Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering et de STX Offshore Shipbuilding. Crédit : Mass Communication Specialist 1st Class Lou Rosales (US Navy), domaine public.

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Pour citer ce document

Aude-E. Fleurant : « Une façon de pérenniser l’activité industrielle de défense consiste à trouver des débouchés à l’exportation », propos recueillis par Yannick Quéau, Décryptage d’OSINTPOL, 22 février 2016.

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Lire par ailleurs

Aude-E. Fleurant : « Les groupes d’armements français du top 100 du SIPRI affichent tous des baisses de leur chiffre d’affaires », propos recueillis par Yannick Quéau, Décryptage d’OSINTPOL, 14 décembre 2015.

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Références

[1] Les colonnes indiquent les valeurs annuelles alors que la courbe illustre les moyennes à 5 ans. Les données sont exprimées en TIV (Trend Indicator Values), un indicateur développé par le SIPRI afin de rendre compte de la valeur stratégique des équipements transférés plutôt que leur valeur commerciale, le but étant de réduire le biais occasionné par les différences de coût de production (et donc de vente) et les variations dans les taux de changes. Les données exprimées en valeur absolue et en dollars de 1990 n’ont ainsi qu’un intérêt limité en dehors du cadre spécifique de TIVs. Toutefois, les données relatives sont utiles pour illustrer l’importance pour un État d’un fournisseur ou d’un client. La base de données du SIPRI s’étendant sur plusieurs décennies, on peut aussi rendre compte de variations dans le temps. Pour plus de détails, voir la note méthodologique sur le site du SIPRI.

[2] Aude-E Fleurant : « Les groupes d’armement français du top 100 du SIPRI affichent tous des baisses de leur chiffre d’affaires », Propos recueillis par Yannick Quéau, Décryptage d’OSINTPOL, 14 décembre 2015.

[3] Les États-Unis font usage de l’aide militaire dans le but de maintenir des relations avec d’autres pays depuis le début de la Guerre froide. Récemment, cette activité est nommée « building partner capacity ». Voir Kathleen J. McInnis et Nathan J. Lucas, « What is ‘‘Building Partner Capacity?’’ Issues for Congress », Congressional Research Service, 18 décembre 2015.

[4] Voir Roy Isbister et Yannick Quéau « An ill wind: How the sale of Mistral warships to Russia is undermining EU arms transfers control », Briefing Note, SaferWorld/GRIP, novembre 2014.

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