L’observatoire des armements mis en place par OSINTPOL se consacre à l’étude d’un vaste domaine touchant aux aspects stratégiques, juridiques, éthiques, technologiques, industriels, politiques et économiques liés à la conception, à l’usage et au commerce des armes classiques et autres appareils de sécurité. Il s’intéresse notamment à l’articulation des liens entre une logique étatique et une logique marchande alimentée par des industries de défense et de sécurité de plus en plus internationalisées.
Dans un contexte où le champ de l’économie politique de la défense est parcouru de discours et de tendances contradictoires, l’examen rigoureux et l’analyse critique des ressources et des moyens matériels mis à la disposition des organisations de défense et de sécurité à travers le monde est primordiale. C’est ce que l’Observatoire des armements se propose de faire en s’appuyant à la fois sur des données empiriques fiables et sur l’examen des motivations et des arguments mis de l’avant pour soutenir l’allocation de moyens financiers conséquents aux outils de coercition de l’État. L’objectif est de permettre de mieux comprendre l’articulation entre les dimensions politiques et économiques de l’activité de défense et de sécurité, de mettre en lumière les intérêts souvent divergents et pas toujours compatibles qui l’imprègnent et d’éviter les raccourcis et les analyses simplistes dont elle fait souvent l’objet.
La crise économique de 2008 et ses effets profonds et durables sur l’économie mondiale ont remis à l’avant-scène le besoin pour les États de repenser l’arrimage entre les moyens de la sécurité et de la défense et les ressources budgétaires disponibles. La double tendance à l’élargissement des missions de la défense (surveillance des territoires et des populations, guerre au terrorisme, lutte contre l’immigration clandestine…) et à la hausse de l’intensité technologique des équipements se traduit en effet par une pression accrue sur les finances publiques alors même que les menaces directes de nature militaires planant sur la plupart des pays du globe sont relativement peu nombreuses.
L’objet d’étude de cet observatoire se situe ainsi au carrefour d’une pluralité d’enjeux ancrés dans des sphères relativement variées de la société. Concrètement, les thématiques abordées par l’observatoire peuvent concerner :
- L’analyse des programmes d’achat d’armements, leurs modes de financement, le partage industriel et technologique qui en découle et leurs effets structurants tant sur l’industrie que sur le politique (jeu des alliances, garanties de sécurité…) ;
- Les tendances affectant des budgets de défense et leurs différentes catégories (dépenses en personnel, en équipements…) ;
- Les perspectives du marché de la défense selon les segments (véhicules terrestres, munitions d’artillerie, avions de combat multirôle, sous-marins…) ;
- Les règles de contrôle et de limitation du commerce des armes classiques et des systèmes de sécurité associés, incluant les biens à double usage ;
- Les stratégies industrielles poursuivies par les firmes de défense et de sécurité et les évolutions de leur environnement concurrentiel ;
- Les enjeux éthiques et juridiques liés à la robotisation du champ de bataille ou à la mise sous surveillance de populations entières ;
- Les programmes de recherche et de développement appelés à modifier le champ de bataille.
La coordination de cet observatoire est assurée par Aude-E. Fleurant et Yannick Quéau.
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Photographie : chaîne d’assemblage de l’avion de combat multirôle de 5e génération F-35 Lightning II à Fort Worth au Texas, États-Unis. L’appareil est produit par la firme Lockheed Martin. Lockheed Martin ©